15/04/2024 Ã 5:51
La coalition obésité entendue à Matignon
Une nouvelle action de la Coalition Obésité a été menée à l’Hôtel de Matignon, auprès du Cabinet du Premier ministre Gabriel Attal. Nous y avons rencontré Madame la Conseillère santé publique et handicap, Dr Mathilde Marmier.
Nous avons été force de proposition pour la cause de l’obésité, enjeu majeur de santé publique et sociétal. Pour rappel, la coalition est formée des organisations suivantes : la Ligue nationale contre l’obésité, le Collectif national des associations d’obèses, L’Association Française pour l’Etude et la Recherche sur l’Obésité, la Société Française et Francophone de Chirurgie de l’Obesité et des Maladies Métaboliques, le Think Tank CRAPS, Les Banques Alimentaires, et Novo Nordisk.
Les sujets introductifs :
Fabien Brisard, directeur du Think Tank CRAPS a pris la parole pour présenter la coalition, les acteurs qui la composent et son ambition, d’appeler les pouvoirs publics à la mobilisation immédiate pour faire reculer l’obésité dans les années à venir.Â
Ensuite, nous avons présenté le contexte sanitaire, les chiffres de la prévalence, les estimations alarmantes à cinq ans, le coût économique de l’obésité pour la société et pour les personnes atteintes de la pathologie et leur entourage. Théo Klargaard, responsable relations publiques de Novo Nordisk, a rappelé notamment qu’il y avait un « foisonnement nouveau » sur le sujet, par les contributions aux débats, au rapport du Pf Martine Laville, les séquences de travail avec les députés, les sénateurs, l’initiative parlementaire transpartisane, etc.
Les propositions du Manifeste de la Coalition :
Lors de sa création, la coalition a écrit un Manifeste , « Obésité, le temps de l’action », contenant des propositions concrètes. Nous avons pu apporter des arguments pour celles qui concernent directement Matignon.Â
La mission interministérielle sur 10 ans, basée à Matignon. « Comme pour le plan cancer, afin de pouvoir évaluer et avoir un premier retour sur investissement des travaux. », dit Anne-Sophie Joly, présidente fondatrice du CNAO. Gérer l’obésité, c’est une mise en lien de l’ensemble des domaines qui y sont liés, comme la santé, l’agriculture, l’alimentation, l’éducation, l’industrie, le sport, la recherche, les Outre-Mers, l’urbanisme, la mobilité, la famille, le handicap, etc.
La reconnaissance de la maladie chronique de l’obésité, avec un geste fort de reconnaissance ALD (Affection Longue Durée) pour les personnes souffrant des formes les plus complexes. La « définition de l’ALD comporte la dimension de chronicité, de coût élevé et de complexité, et l’obésité répond à tous ces critères », a déclaré Muriel Coupaye, ancienne présidente de l’AFERO et médecin endocrinologue nutritionniste spécialiste des obésités rares.
Cela permettrait l’ouverture d’un large champ d’actions, comme :
La formation initiale et continue des professionnels de la santé.Â
·     Le changement de paradigme concernant la responsabilité, non pas individuelle, mais sociétale. L’obésité n’est pas un choix. Nous sommes tous affectés par l’exposome obésogène, mais pas tous dans la même mesure et de la même manière.
·     L’interdépendance de la prévention et du soin, et « le traitement des personnes avec le respect qui leur est dû, à la fois pour leur dignité, mais aussi pour leurs droits fondamentaux d’accès au soin et de maintien de la qualité de soins nécessaire à leur prise en charge graduée, pluridisciplinaire et personnalisée », déclare Alina Constantin, Présidente du Conseil de Patients de la LCO.
·     Une régulation nécessaire du remboursement et de la prescription des traitements médicamenteux, ainsi que plus de moyens pour la recherche, pour les interventions non médicamenteuses.
·     La considération, dans les politiques publiques de santé, notamment pour la prévention, de la souffrance de la population au regard de la stigmatisation systémique.
Déclarer l’obésité grande cause nationale permettrait la mise en commun et la coordination des moyens de l’Etat, qui, pour le moment, sont déployés de manière disparate. Les retours de terrain, que ce soit dans le domaine médical ou social, font état d’une aggravation conséquente de la prévalence de l’obésité et des conséquences multiples. Notamment en matière de précarité, d’accès à l’alimentation, de mobilité, selon le rapport de Barbara Mauvillain, des Banques Alimentaires.
Les suites collaboratives possiblesÂ
Nous avons dressé un tableau réaliste, mais avons également proposé de collaborer avec les décideurs, en tant que communauté réunissant des acteurs divers, des pensées politiques, un élan de solidarité sociale et scientifique, des patients qui sont capables d’avancer de concert dans le même sens, en aidant à rediriger les ressources de l’Etat de manière plus efficace, tout en plaçant l’humain au cÅ“ur de toutes les actions. Le futur Plan Obésité, le PNNS 5, le plan prévention nouvellement annoncé sont des pistes concrètes et des opportunités pour faire avancer la cause de l’obésité.Â
Nos échanges ont été non seulement riches en informations, mais surtout vives et sincères.Â
Nous avons eu le sentiment d’avoir avancé un peu plus, ensemble, vers un avenir empreint d’espoir.Â